Unikin : les étudiants de Médecine s’impliquent dans la lutte contre les grossesses non désirées en milieu universitaire

Le taux  d’avortements clandestins et leurs conséquences à Kinshasa et surtout en milieu universitaire, laisse à désirer. D’après une étude menée par les chercheurs de l’Université de Kinshasa, en collaboration avec Guttmacher institute, 13% de décès maternel sont dus à l’interruption non médicalisée  de la grossesse.

« Ensemble contre les grossesses non désirées et les complications
des avortements non médicalisés en milieu universitaire». Tel est le
thème autour duquel la Faculté de médecine de l’Université de Kinshasa a organisé, le samedi 13 avril 2019, une journée scientifique  à l’intention des étudiants de ladite faculté. Cette conférence
organisée en collaboration avec Ipas, a pour objectif faire
participer les étudiants de la Faculté de Médecine, à la réduction du taux des grossesses non désirées et des avortements clandestins en
milieu Universitaire.
L’occasion était pour Gaëlle  Sambwa, étudiante en 3ème doctorat de Médecine
et membre du comité organisateur de la conférence, de souligner que
cette activité est d’une importance capitale, car elle marque
l’engagement des étudiants au plan stratégique dans la Faculté de
Médecine. Cette dernière se veut un centre d’excellence, rayonnant en
RDC, en Afrique et dans le monde d’enseignement de soin et recherche en santé. La Faculté de médecine ambitionne de s’impliquer dans le développement durable de la nation par la construction sociale et la
résolution de problèmes sanitaires.
Elle a également indiqué qu’une étude menée par les chercheurs de
l’Université de Kinshasa, en collaboration avec Guttmacher Institute, a estimé à 146 700, le nombre d’avortements réalisé à Kinshasa en 2016.
Les panelistes
D’entrée  de jeu, les docteurs Junior Mboloko Mata et Jerry Liwono
ont, tour à tour, exposé respectivement sur « l’avortement et ses
conséquences sur le plan sanitaire » et sur « les médicaments et la
Grossesse ». Dr. Mboloko, lui, s’est attardé sur  les conséquences
ainsi que les différentes formes de complications qui en découlent en cas de
l’avortement non médicalisé.
Quant au Docteur Jerry Liwono, il y a toujours des conséquences négatives
lorsque l’on prend des médicaments  pour  mettre un terme à une grossesse sans l’avis du médecin spécialiste. Ces conséquences peuvent conduire à la mort ou à d’autres complications.
Le colonel Magistrat Bienvenu Kingudi, avocat général près la Haute cour militaire qui a martelé sur le cadre légal du Protocole de
Maputo, a fait savoir que ce document  comporte huit thématiques qui ne se résument pas seulement au droit à l’avortement.  L’article 14 du Protocole a plusieurs sous thématiques dont le droit à la protection contre le VIH/SIDA, le droit à la contraception, aussi ce qui nous concerne : le droit à l’avortement sécurisé.
Il a également rappelé que notre code pénal est très restrictif. Mais,
c’est qui est important est que le Protocole de Maputo a été publié dans le journal officiel, en mars 2018 par le gouvernement  congolais après l’avoir régulièrement ratifié dix ans avant, c’est-à-dire en 2008.
L’heure est à l’élaboration des normes et directives d’accès aux soins complets d’avortements sécurisés selon l’esprit de l’article 14, alinéa 2 qui donne l’opportunité aux femmes d’accéder aux services
médicalisés et sécurisés d’avortement. Ceci, dans des cas spécifiques. Donc, le droit congolais a beaucoup évolué.
Robert Wangachumo, police advisor à Ipas, qui a fait une présentation
sur la domestication du Protocole de Maputo, a souligné que ce texte
n’est pas étranger au congolais. Le Protocole de Maputo vient apporter
un plus pour améliorer les conditions de la femme, particulièrement en matière de la santé sexuelle et reproductive. Comme leçon à tirer, la connaissance du Protocole de Maputo permet de balayer toutes sortes de rumeurs qui se formulent autour de ce texte. Il faut  savoir que le Protocole de Maputo est un texte qui est en harmonie avec la loi
organique du code de la famille révisé.
Robert  Wangachumo a également souligné que  la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant en fait son cheval de bataille.

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com