Droits de femmes : la ministre du Genre exhorte les Congolaises à se lever et à proposer des voies de sortie

Dans le cadre de seize jours d’activisme contre les violences faites à la femme, le ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant a organisé le samedi 7 décembre 2019, une journée d’échange avec les femmes ministres et parlementaires, à l’Hôtel Sultani, à Gombe.

La ministre d’Etat, ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Béatrice Lomeya, a rappelé que la lutte pour le respect des droits des femmes a une longue histoire. « Nous venons de loin, c’est vrai que nous avons parcouru du chemin mais il y a encore énormément des défis à relever », a relevé la ministre du Genre. Et de poursuivre : « Nous avons une législation qui nous offre une garantie juridique solide en commençant par la Constitution qui consacre la parité en son article 14, mais l’application de toutes ces lois pose problème », a-t-elle indiqué.

De ce point de vue, elle a indiqué qu’il s’agisse des postes nominatifs que ceux pourvus à la suite des élections, les efforts doivent se poursuivre pour arriver à une représentation paritaire des hommes et des femmes dans les instances de prise des décisions.

« Nous avons 18% des femmes au gouvernement central, au Sénat 23 sur 108, soit 21% et à l’Assemblée Nationale 57 sur 500, soit 11% », a rappelé Béatrice Lomeya qui a souligné que « notre devoir est double du fait que nous ne sommes pas seulement des femmes, mais des femmes politiques qui sont dans les instances de prise des décisions ». « Ensemble, nous devons nous lever, dire non et proposer des voies de sortie », a-t-elle martelé avant de féliciter la présidente de l’Assemblée nationale qui vient d’être primée à Paris « femme d’influence politique 2019 ». Aussi, a-t-elle souligné, qu’il est important de créer des passerelles de collaboration entre femmes de différentes institutions. Cela pour plus d’efficacité dans le combat de respect des droits des femmes qui sont des droits humains ainsi que la lutte contre les violences faites aux femmes sous toutes leurs formes.

De son côté, la représentante de l’Onu femmes en RDC, Awa Ndiaye Seck, a déclaré que cette journée d’échange est considérée comme un « dialogue féminin inter institutionnel » entre les femmes ministres, pour le compte du gouvernement  congolais et femmes parlementaires pour l’Assemblée nationale et Sénat.

Pour Awa Ndiaye, ces femmes constituent une force pour le mouvement féminin en République démocratique du Congo. Et leur engagement à la promotion de l’égalité ne peut être que sollicité et encouragé.

« Les défis ont toujours existé et seront toujours là, mais en même temps la force et la détermination des femmes et des hommes engagés pour la promotion de l’égalité de sexes demeurent des leviers positifs pour l’avancement de l’agenda genre en RDC et à travers l’Afrique », a-t-elle souligné.

De ce fait, a-t-elle promis, l’Onu Femmes s’engage à accompagner cette initiative et encourage à lui donner un contenu afin qu’elle marque la différence et serve effectivement à faire avancer l’agenda Genre en RDC.  Ainsi, Mme Awa Ndiaye a exhorté les femmes parlementaires à voir comment le mécanisme peut aider à alimenter leurs fonctions de légiférer, contrôler l’Exécutif et représenter la population congolaise et les ministres dans l’exécution du programme du gouvernement. Cela pour un positionnement stratégique des femmes et jeunes filles dans les défis liés au développement de la RDC.

La présidente de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda Lioko, présente à cette rencontre, a exprimé sa gratitude envers toutes les Congolaises pour leur soutien inestimable à son égard. Elle a saisi cette opportunité pour présenter le prix qui lui a été décerné le mois dernier à Paris. Un prix de femme d’influence, catégorie Politique, à travers le monde. Elle le dédie à toutes les Congolaises de toutes les couches sociales.

Pour la présidente de l’Assemblée nationale, ce prix est un appel à plus d’ardeur au combat. « Le chemin à parcourir reste encore long », a-t-elle prévenu avant de souhaiter que les hommes aussi s’impliquent pour « genderiser » ce combat.

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