Parole Kamizelo, ce débatteur qui fait péter des plombs aux autres

A l’instar du jeune Gabonais «Chocolat des filles» ou de l’artiste congolais Koffi Olomidé, il sait bien déstabiliser ses débatteurs sur les plateaux de télévision. Pour lui, tout le monde est maîtrisable, même le Président de la République.

Sur les plateaux, non seulement qu’il a l’art de faire perdre la maîtrise à ses adversaires, il connaît comment rendre davantage ceux-ci impulsifs. Face à lui, nombreux ont perdu la pédale, étalant du coup leur manque de savoir.

Sorti de nulle part, Parole Kamizelo, parce qu’il s’agit de lui, fait depuis un moment sensation sur les réseaux sociaux où, dans moult débats l’opposant aux communicants de plusieurs partis politiques de Kinshasa – parmi lesquels ceux de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) – et en sort gagnant.

Étonnement, en ce moment où le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) est mis entre parenthèses et Joseph Kabila considéré comme un «paria», ce jeune d’à peine 38 ans, sorti récemment du moule de l’Université pédagogique nationale (UPN), réussit toujours à troubler émotionnellement ses adversaires. Rares sont ceux qui ne s’énervent pas lorsqu’il leur dit «tu es maîtrisable».

Face à Kamizelo, certains débatteurs ont perdu totalement contrôle au point de recourir aux injures ou de brandir leurs muscles. Pourtant, la maîtrise de soi face à ce monsieur «frêle» est un élément crucial en ce qu’elle permet de réguler les émotions.

Contrairement à ses adversaires, Kamizelo prend toujours le temps de lire avant de venir débattre, ce qui fait que ses interventions soient percutantes. En plein débat, entre autres, il lui arrive de rappeler avec exactitude des faits politiques du passé et de recourir aux notions que ses débatteurs ne maîtrisent pas, ce qui les embrouille.

Toutefois, au-delà du buzz que cette affaire suscite sur les réseaux sociaux, la question du niveau des communicants se pose car, en réalité, il ne suffit pas de maîtriser la rhétorique ou d’être détenteur d’un diplôme. En plus d’avoir fait des bonnes études, il faut des connaissances dans l’art de convaincre, dans l’argumentation, dans la culture générale…

Du coup on réalise que nombreuses sont les formations qui manquent de communicateurs expérimentés, mieux, n’ont que de parleurs oisifs. Or, de bons communicants comme Thierry Monsenepwo, il en existe. Il est temps que les uns et les autres pensent à envoyer leurs communicants aux études.

C’est dommage parce que nombreux piètres communicants ratent des occasions qui se pressentent devant eux. Pourtant, certains acteurs politiques du passé avaient réussi à se faire une place au soleil en défendant bien les les cas des autres. Tel est le cas de Jean-Paul Kanga Boongo, un ancien de l’Université de Lubumbashi, qi savait très pertinemment débattre.

A la Conférence nationale souveraine, pour l’avoir vu bien défendre la cause du Maréchal Mobutu, lorsque ce dernier lui avait donné la liste de 54 noms parmi lesquels il devait piocher pour la formation du gouvernement en août 1992, Etienne Tshisekedi n’avait choisi que Jean-Paul Kanga Boongo. Le Sphinx de Limete attribuera à cet homme qui passait incognito le ministère de l’Agriculture dans son gouvernement.

Grâce à ce départ Kanga Boongo deviendra par après conseiller politique au Conseil national de sécurité (CNS) et jouera plus tard un grand rôle autour de Joseph Kabila.  Certes Jean-Paul Kanga nous a quitté, mais il a laissé une leçon magistrale : il ne se fâchait jamais lors des débats. Au contraire, il parvenait souvent à renverser la tendance, que le camp qu’il défendait ait raison ou tort.

 

 

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