V. Kamerhe a oublié que « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude »

La rhétorique qu’on reconnaît à Vital Kamerhe n’a pas marché cette fois-ci. Alors qu’il espérait encore une absolution de la part de ceux-ci, sa situation paraît davantage désespérante.

Son appel à l’apaisement ou sa reconnaissance du droit légitime des députés à exercer leur pouvoir de contrôle, n’a rien produit comme effet sur les députés pétitionnaires.

Alors qu’il les a invité, dans son discours, à reconsidérer leur démarche au nom de la paix, de l’unité et de la cohésion nationale, cette invitation a comme exacerbé leur colère. « Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime qui témoigne de la vitalité de notre démocratie. Mais cette initiative mérite d’être reconsidérée à la lumière des avancées enregistrées dans la prise en charge des préoccupations soulevées, et du contexte particulier que traverse notre pays », a reconnu VK, en exprimant ses regrets à l’endroit des députés qui auraient pu se sentir heurtés par sa conduite ou ses propos.

Le speaker de l’Assemblée nationale est même allé loin, jusqu’à demander pardon. « Qu’ils daignent bien accepter l’expression de mes regrets les plus sincères et j’implore leur pardon ».

Le départ de Vital Kamerhe de la tête de l’Assemblée nationale, en effet, est irréversible. Très déterminés, ses bourreaux veulent mordicus et le plus rapidement tourner la page.

Hélas ! Le fait que la pétition contre lui ait recueilli 262 signatures, ce qui est bien au-delà de la majorité requise par le règlement intérieur, témoigne de la ténacité coleureuse de ses pourfendeurs de vouloir à tout prix le voir évincé de la présidence de la chambre basse du Parlement. « La pétition pour la déchéance d’un membre du Bureau n’est recevable que si elle est signée
par au moins un dixième des membres composant l’Assemblée nationale.
Lorsque la pétition concerne le Président de l’Assemblée nationale, elle est signée par le
quart au moins des membres composant l’Assemblée nationale… », dispose l’article 31 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Les députés demandent l’application stricte de l’article 31 du règlement intérieur, qui prévoit que la plénière soit présidée par un membre non visé par la pétition. Ils espèrent sa convocation dans un délai de 72 heures.

Tous les membres ne sont pas concernés

Sur les sept membres qui composent le bureau de l’Assemblée nationale, deux ne sont pas concernés par des pétitions. Il s’agit du premier vice-président Isaac Jean-Claude Tshilumbayi et du deuxième vice-président Christophe Mboso. Les cinq autres dont Jacques Djoli sur le strapontin.

Déjà, les pétitionnaires exigent l’application de l’article 31 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, concernant la présidence des séances plénières.

Cette disposition prévoit que, lorsque le Président de l’Assemblée nationale est mis en cause, l’Assemblée plénière soit
convoquée et présidée par le membre présent.

Par ailleurs, la pétition ayant été déposée grâce à un huissier de justice, la suite doit se jouer dans 72 heures. Selon le député Samuel Yumba, porte-parole des pétitionnaires, les documents ont été remis au cabinet du premier vice-président.

« La pétition en vue de la déchéance d’un membre du Bureau de l’Assemblée nationale est mise à débat soixante-douze heures après son dépôt », précise l’article 31 du règlement intérieur.

A ce stade, il n’y a que le président de la République, Félix Tshisekedi, qui peut arrêter la hargne des pourfendeurs de Kamerhe.

 

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