Dans deux ans « Sauvons la RDC » pourrait être pris au sérieux (Edito)

L’histoire politique du Congo se répète, s’il ne bégaie pas. On a vu une frange de l’opposition congolaise se réunir à Nairobi, au Kenya, pour parler de la crise politique que traverse la RDC.

Après avoir cogité du 14 au 15 ocrobre dans la capitale kenyane, les participants à ce conclave ont mis en place une plateforme appelée « Sauvons la République démocratique du Congo ».

Des réactions n’ont pas tardé à fuser de partout. Certains, à l’instar de l’ex-VPM Aselo, pensent que c’est un non événement. D’autres, cependant, encouragent l’initiative.

Somme toute, avec des lunettes à plusieurs foyers, on peut arriver à comprendre que, loin d’être une simple messe noire, le conclave de Nairobi est probablement un prélude à la constitution d’un bloc qui sera un interface lors d’un dialogue qui s’imposera à tous à quelques mois de 2028, année au cours de laquelle la présidentielle doit être organisée.

Sinon, il y a fort à parier qu’à partir de 2027, que le scénario soit, ric à ric, le même que celui que les Congolais avaient connu lorsque s’était approché 2016, année électorale mais dont Joseph Kabila ne devait pas se présenter parce qu’ayant épuisé ses deux mandats.

Toute chose restant égale par ailleurs, point n’est besoin d’être prophète pour affirmer qu’il y aurait une forte pression parce que les uns et les autres se mettront à demander à cor et à cri l’organisation des élections, 2028 étant fixé du regard par tout le monde de la manière que tous les marins fixent le phare.

En ce moment là, le débat tournerait d’une part autour de l’article 70 alinéa 2 de la constitution du 18 février 2006, qui dispose qu’ « A la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu. »

En effet, non seulement qu’il sera question des élections mais aussi de la légitimité au-delà du 20 janvier 2029.

C’est ainsi que, de gauche à droite, on se mettra de manière controversée à évoquer un article que ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont dans l’opposition interprètent toujours mal, à savoir l’article 64 de la constitution, qui dispose à son premier alinéa que : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».

Il est important de regarder en arrière pour se remémorer cetaines choses. En 2016, avec la montée en flèche de la contestation et la demande d’un vrai dialogue, on se souvient que le régime Kabila s’était mis à appliquer des méthodes fortes, c’est-à-dire la répression, laquelle ne paye pas. Il y aura ainsi des victimes comme Rossy Mukendi, Thérèse Kapangala…pour rien, parce qu’on tenait à demeurer au pouvoir au-delà de la limite infranchissable fixée par la constitution.

Parlant de 2027, mieux de 2028, si le Rwanda dans sa mauvaise foi continue à occuper une partie de la République par le biais de ses supplétifs de l’AFC/M23, le contexte ne sera pas bon au fourvoiement dans des querelles politiciennes, surtout autour de l’article 220 de la constitution.

 

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