RDC-Afia Mama : Annie Modi pour la contrainte en vue de l’effectivité de la parité homme-femme

Annie Modi, directrice exécutive d'Afia Mama

En marge du 31 juillet, date commémorant la Journée internationale de la femme africaine, Annie Modi, directive exécutive d’Afia Mama, une organisation de la société civile non partisane dont le bien-être de la femme motive les actions,  a animé un point de presse autour du thème « La problématique de l’effectivité de la parité en RDC : Quid de la clause de contrainte ? », en la salle de réunions d’Afia Mama, situé au N°9 de l’avenue Télévision, dans la commune Lingwala.

Cette rencontre avec les professionnels de médias, modérée par Grace Ngyke, directive exécutive de l’Association congolaise des femmes de la presse écrite (ACOFEPE), rentrant dans le cadre du Programme « Voix et leadership des femmes », intervient après une matinée de réflexion sur la problématique de l’effectivité de la parité homme-femme en République démocratique du Congo, tenue deux jours plus tôt.

Au terme desdits échanges, auxquels les experts de différentes associations féminines ont pris part, quelques stratégies à mettre en place pour que la parité soit une réalité pratique ont été peaufinées. C’est notamment l’identification des initiatives qui ont commencé depuis l’adoption de la loi sur la parité en 2015, la relance du suivi notamment en ce qui concerne la requête qui avait été lancée à la Cour suprême en son temps et à la Cour constitutionnelle maintenant, pour qu’on arrive à se prononcer sur les dispositions discriminatoires qui ne correspondent pas au prescrit de la constitution. En effet, après avoir fait l’état des lieux sur la prise en compte de la parité homme-femme en RDC, les organisations féminines ont relevé que les inégalités entre les hommes et les femmes persistent et qu’il y a résistance à appliquer le principe de parité dans les réformes juridiques. La sanction en cas de non-respect de la parité a aussi été évoquée.

Réformes qui ne tiennent pas compte de la parité

Actualité oblige, Annie Modi a d’entrée de jeu dénoncé le fait que les réformes en rapport avec la parité n’aient pas été prises en compte lors de la récente révision de la loi portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). D’après elle, après analyse, ladite loi ne respecte pas la Constitution en ses articles 12, 13 et 14, lesquels garantissent la parité.

Pour la directrice exécutive d’Afia Mama, la loi électorale est à sa quatrième révision, mais l’article 13 de celle-ci n’est toujours pas contraignante : on ne respecte pas le principe de la parité en terme de représentation des listes par les regroupements et les partis politiques. Elle relève ainsi une contradiction dans le sens qu’on demande aux regroupements et parti politiques de soumettre des listes paritaires et en même temps on dit que le manque de présentation des listes paritaires ne constitue pas un motif d’irrecevabilité. « En ce qui nous concerne nous avons tiré la conclusion selon laquelle la lecture de la conformité des lois organiques en lien avec la constitution ne prend pas en compte la sensibilité genre, ne respecte pas les principes de parité qui sont aussi constitutionnels autant que le nombre des mandats ou les sièges », a-t-elle argué. Elle tape du poing… : comment est-il possible que toutes les institutions ou la majorité des acteurs qui travaillent dans les réformes se mettent d’accord sur un seul point, la discrimination de la femme ? Désapprouvant la politisation des lois, elle affirme qu’on on ne peut pas choisir ce qu’il faut respecter dans la constitution et ce qu’il ne faut pas respecter. quant à Astid Ntambue, chargée de projet Voix et leadership des femmes, elle a rappelé que le décret du Premier ministre devant permettre le suivi de la parité n’a jamais été signé.

Le Programme voix et leadership

Voix et leadership des femmes est un programme financé par les Affaires Mondiales Canada et exécuté par le Centre Carter en partenariat avec les organisations de défense des droits des femmes. Afia Mama y intervient en tant que partenaire de mise en œuvre, en ce qui concerne le volet plaidoyer. « Nous Afia Mama nous fédérons tout simplement les initiatives et les besoins qui ressortent de leur travail pour planifier la voie et  faire des plaidoyers au niveau des institutions ».v

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