RDC : le DG de l’OMS horrifié par l’ampleur des viols commis par le personnel  de son institution

Après la publication d’un rapport par une commission indépendante, mettant en cause le personnel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans des abus sexuels et des viols commis à l’Est de la RD, le Directeur de cette structure internationale de la santé, Tedros Ghebreyesus, a réagi. Il s’est dit horrifié par ce qu’il a lu dans le rapport. En effet, les faits se sont produits entre 2018 et 2020, en pleine opération de lutte contre l’épidémie d’Ebola.

Les enquêteurs, indique-t-on, ont identifié au moins 75 victimes, principalement des femmes, en majorité peu éduquées et issues de milieu pauvres. Les violeurs et abuseurs leur avaient promis des emplois dans la riposte contre le virus Ebola en contrepartie de faveurs sexuelles. Le rapport parle au moins neuf viols, 29 grossesses menées à terme et six victimes qui ont fait des fausses couches. Certaines femmes ont dû avorter, parfois sous la pression de leurs agresseurs.

Le patron de l’OMS tape du poing :  « Ces comportements qui sont décrits dans ce rapport sont abjects et sont non seulement une trahison des gens qu’on prétend servir. Mais c’est aussi une trahison des membres de l’OMS qui se mettent en danger pour aider les autres. Y compris ceux qui ont été tués par des groupes armés alors qu’ils protégeaient les gens d’Ebola. C’est un jour sombre pour l’OMS ».

Par ailleurs, le rapport dénonce aussi la culture d’impunité qui régnait chez certains membres de l’OMS et les manquements de certains responsables, qui étaient  au courant de ces abus, mais qui n’ont pas sonné l’alerte

Le DG de l’OMS promet une réponse ferme et rapide contre lesdits responsables et contre les 21 auteurs présumés identifiés dans le rapport et qui travaillent ou travaillaient pour l’organisation. On ne connait pas leurs noms, mais on sait qu’il y a parmi eux des étrangers et des Congolais qui étaient aussi bien des agents de sécurité que des médecins. Parmi les auteurs suspectés de ces abus, il y a des personnels nationaux et internationaux. « Certains actes d’exploitation et d’abus sexuels étaient organisés au sein d’un réseau de personnel opérant par le biais de la branche locale de recrutement du centre de coordination de la riposte. La grande majorité des victimes que l’équipe d’examen a rencontré n’ont pas obtenu les emplois promis en dépit d’avoir consenti aux relations sexuelles », a détaillé Malick Coulibaly, membre de la commission d’enquête.

 

« La réponse à Ebola dans le Nord Kivu et dans l’Ituri a été une vaste et complexe opération dans une région très peu sécurisée nécessitant un recrutement très important de personnel national et international. Mais rien de cela n’excuse pour des faits d’exploitation sexuelle et d’abus. Nous reconnaissons que nous aurions dû prendre des mesures plus stricte pour la sélection de nos candidats », a concédé Tedros Ghebreyesus.

Les enquêtes vont se poursuivre car la commission, qui a été mise en place suite aux révélations successives de la fondation Thomson Reuters et The Humanitarian, assure recevoir encore des plaintes. Après avoir reçu ce rapport, l’OMS dit avoir mis fin aux contrats de quatre personnes qu’elle employait encore. L’organisation va transmettre les allégations de viols aux autorités congolaises ainsi qu’aux pays d’origine des principaux suspects.

Avec RFI.FR

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com