Général d’Armée Kayembe une année dans l’au-delà : l’hommage de Dan son fils

Le 5 juillet 2018, le Général d’Armée Kayembe totalise une année dans l’au-delà.  Dan Kayembe Mbandakulu, son fils cadet, rendant un hommage mérité à celui que d’aucuns considèrent comme l’homme des situations difficiles, évoque les acquis qu’il détient de ce Officier supérieur, reconnu comme repère par nombreux tant au sein des FARDC qu’ailleurs. Dan Kayembe remercie le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, pour la reconnaissance de la bravoure et de l’abnégation dont a fait preuve son défunt père pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale pendant des moments critiques et décisifs.

Certes le fils a perdu un être plus que cher, celui qui était à la fois son géniteur et son confident, mais, les sillons laissés par lui dans sa mémoire ne disparaitront, estime-t-il, jamais. Le partage de la passion du football, le suivi sans faille de sa scolarité…sont entre autres souvenirs que garde Dan Kayembe. Le Général Kayembe ne se contentait pas, se souvient-t-il,  de l’inscrire dans les meilleures écoles de la capitale parce que, malgré les nombreux répétiteurs, il se donnait aussi la peine de faire les devoirs avec lui.

Dan Kayembe Mbandakulu estime que, si son défunt père est parvenu à éclore ses prouesses au grand jour, c’est parce que le Président de la République, Joseph Kabila Kabange avait cru en lui. Quelques années plus tôt, le Feu président Laurent Désiré Kabila lui avait aussi fait confiance. En cette circonstance commémorative, Dan Kayembe adresse ses remerciements au Chef de l’Etat : « Vous savez, la vie de l’homme se dissipe comme la fumée. Mais, je dois me montrer plus que reconnaissant au Président de la République pour la reconnaissance du travail abattu par mon père qui s’est sacrifié pour l’intérêt du pays à des moments les plus controversés de son histoire. En plus, si nous continuons à habiter dans cette maison, c’est toujours grâce au Président Kabila. Si cela ne dépendait que des autres, nous serions je ne sais où déjà », a-t-il lâché.

Ce qu’a été le parcours du Général Kayembe

De son vivant le Général d’Armée Kayembe a été un homme hors du commun, partisan de l’excellence et ami du travail bien fait. Non seulement qu’il avait suivi un cursus académique et militaire élogieux, il avait aussi occupé des fonctions à grandes responsabilités étatiques.

Avant de s’engager dans l’Armée, l’illustre disparu avait fait ses études supérieures à l’Université de Lubumbashi, au Katanga où il finit avec brio à la Faculté de Sociologie et Anthropologie. Il fut inscrit dans les années 60 dans une prestigieuse académie militaire de Saint-Cyr, en France. En 1969, il est admis à l’Ecole de guerre à Fort Knox, dans le Kentucky, aux Etats-Unis d’Amérique, formation sanctionnée par un Brevet d’Etat-major.  Il gravit des postes prestigieux notamment : Vice-ministre à la reconstruction, Vice-ministre à la défense, puis Chef d’Etat-Major Général des Forces armées de la République Démocratique du Congo.  Originaire de la collectivité de Kaniki, territoire de Mwene-Ditu, district de Kabinda, dans l’ex province du Kasaï-Oriental, le Général Dieudonné Kayembe Mbandakulu a vu le jour à Lubumbashi le 9 avril 1945, de l’union de Barthelemy Kayembe et d’Elisabeth Mbombo Lukuna.

Le Général Kayembe et sa vision de l’armée

Dans son allocution d’ouverture des travaux préparatoires à la table ronde sur la réforme de l’armée en 2007, le Chef d’Etat-major Général et Lieutenant Général Kayembe envisageait déjà la création d’une armée professionnelle dont la base demeure essentiellement la maîtrise des connaissances et des pratiques destinées aux activités de défense. Pour cette force militaire à constituer qui devait remplacer la MONUC (Monusco), le Général Kayembe avait souhaité, en tant que Chef d’Etat-major, l’amélioration des conditions de vie des militaires et leur comportement. Dans sa vision, il voulait cette armée professionnelle pour l’horizon 2020, une force militaire capable de prendre la relève de la sécurité dans tous les coins et recoins du pays après le départ de la MONUC de l’époque. « Je vais, en effet, éviter que les FARDC soient la juxtaposition d’hommes, de matériels et de structures de commandement, sans cohérence, sans capacité de concentrer les efforts, et reposant sur un socle d’infrastructures, d’administrations et de logistique inexistant ou inefficace », disait-il.

En 2000, lorsqu’il fut Vice-ministre de la défense nationale, le Général de Brigade prônait la légitimité du combat des forces armées congolaises et de leurs alliés, d’après la ligne générale que le Gouvernement de Salut Public entendait suivre pour mettre fin aux malheurs du Peuple Congolais.  « En s’organisant mieux que par le passé, en s’organisant politiquement en pouvoir populaire, et en se dotant militairement d’une forte structure du peuple en armes, le peuple congolais aura forgé l’invincible parade contre toute aventure militaire, d’où qu’elle vienne », disait-il dans son discours du 1er juin 2000.

L’ancien Chef d’Etat-major prêchait l’auto-défense du peuple congolais par tous les moyens à sa disposition. Car, la République démocratique du Congo est victime de ses richesses potentielles illimitées qui font l’objet de convoitises souvent mal dissimulées. « Tout le monde aime la RDC, mais très peu de pays aiment les congolais », martelait-t-il. Implicitement, il est d’une importance vitale que le peuple congolais, dans toute sa diversité, prenne conscience, une fois pour toute, qu’il ne pourra jamais mettre ses richesses en valeur, tant qu’il ne sera pas capable de garantir la paix.

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