Olive Lembe-Denise Nyakeru, le challenge pour être première dans les actions de charité

Si la première dame de la République démocratique du Congo Denise Nyakeru Tshisekedi et l’ex-première dame Olive Lembe Kabila ne rivalisent pas, que peut-on dire des œuvres sociales et humanitaires qu’elles posent sur le terrain ? Denise Nyakeru est à la tête de la Fondation qui porte son nom et Olive Lembe à la tête de l’ONG Initiative Plus. L’aspect implicite de ce qui ressemble à un marketing politique sous forme humanitaire… On ne laisse pas à l’autre le monopole de l’altruisme ou de la générosité.

Si l’épouse de l’ex président de la RDC Joseph Kabila n’est plus première dame, depuis environ deux ans, l’intensité des activités qu’elle mène dans le cadre de son ONG n’a pas baissé. Olive Lembe Kabila continuent davantage à exceller dans ses activités caritatives comme à l’époque où son mari avait les rênes du pays. Seulement, ses actions font ombrage et suscitent la polémique sur les réseaux sociaux.  En sa qualité de première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi a, quant à elle, atteint la vitesse de croisière dans peu de temps et n’attend pas laisser un espace vide. Par exemple, alors qu’Olive Lembe a l’habitude de venir les artistes comédiens en aide lorsqu’ils tombent malades, Denise Nyakeru a arraché une assistance-maladie pour 102 comédiens qui désormais devront être traités à HJ Hospital, à presque rien.   Denise Nyakeru qui ne néglige plus un secteur donné, était à  Muanda, au Kongo central, à l’ouverture le 5 octobre du 9^ème Congrès de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC). A l’instar d’Olive Lembe, elle octroie des ambulances, notamment pour lutter contre le Coronavirus, elle fait soigner des enfants nés avec certaines malformations…  

C’est plutôt sur les réseaux sociaux que la bataille entre les partisans de l’actuel First lady et ceux de l’épouse de l’ex chef de l’Etat, le sénateur Joseph Kabila s’empoignent sérieusement. Chacune d’elles a ses communicateurs et du côté d’Olive Lembe, pour faire la différence, ses communicateurs préfèrent l’appeler « Première dame rurale », compte tenu du fait qu’elle est tout le temps dans les zones rurales de l’Est du pays ou dans sa ferme située à l’Est de la capitale, Kinshasa.  Loin de rester dans des ors de palais, Olive Lembe est souvent  dans la brousse : Masisi, Kalehe, Mwenga, Fizi… Les mêmes communicateurs l’ont surnommée « maman wa roho (la maman de cœur, Ndlr)», pour le rôle maternel qu’elle joue.

En effet, les analystes disent comprendre l’antagonisme que créent les actions que posent les deux dames. En communication, on a toujours dit qu’on ne peut ne pas communiquer et cela est vrai parce que derrière toute action il y a un message, qu’on le veuille ou pas. La population congolaise baignant en majorité dans la pauvreté, elle est toujours nécessiteuse. Comme la lutte contre la pauvreté est jusque-là un concept creux, poser des actions caritatives en faveur d’une population donnée suscite chez celle-ci un sentiment de reconnaissance qui pourrait être autrement exploité.

L’implicite aspect politique de la charité

Certes politiquement la première dame et l’ex première dame n’ont pas un poids politique comme celui de Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, les activités qu’elles mènent revêtent une grande importance parce qu’il s’agit des domaines totalement ou presque abandonnés par le gouvernement.  Ainsi, ces activités sociales et humanitaires compensent le déficit de la politique que leurs chers époux mènent ou ont mené. En effet,  ce sont des activités que font d’autres premières dames d’Afrique depuis des lustres. Edith Lucie Bongo, Viviane Wade, Chantal Biya…ont toujours étaient dans cela. Chantal Biya, la femme du président camerounais œuvre dans le domaine de la lutte contre le sida depuis très longtemps. La RDC étant  un pays où les vulnérables sont partout, la Fondation Denise Nyakeru et Initiative Plus ont un champ vaste d’intervention : les femmes retenues à l’hôpital pour n’avoir pas payé les frais de maternité, les malades insolvables, les orphelins et veuves, les sinistrés…

Les œuvres  faites ou construites par les deux dames sont très nécessaires. Le cas du Centre hospitalier ultramoderne Initiative plus construit et inauguré le 30 juin 2020  dans la commune de la N’sele. Se faire consulter à 7 000 Francs et faire faire un examen scanner à 80 dollars dans ledit centre est plus qu’une initiative louable.  Le Congo étant grand, l’extension des activités d’Olive Lembe dans les autres provinces notamment celles du Grand-Kasaï, l’ex-Equateur ou ex-Province Orientale, donnera un caractère global et national à l’œuvre. Il en va aussi de celles de Madame Nyakeru Tshisekedi. En 2014, lors du sommet Etats-Unis-Afrique, tenu à Washington,  Michelle Obama, alors première dame, avait en anglais dit ce qui suit : « We have to fight for our girls », traduit en français qui dit : « Luttons pour nos filles ». Michelle Obama incitait ainsi les femmes de dirigeants africains à travailler pour l’éducation des filles. Dans le souci de  valoriser les filles Denise Nyakeru Tshisekedi ou Olive Lembe Kabila feraient œuvre utile en construisant une école pour les « Ujanas » de Kinshasa ou un centre pour femmes désœuvrées à Pakajuma

Cessez-le feu !

Toutefois, si leurs actions se disputent les projecteurs, Olive Lembe n’entend pas rivaliser avec la première dame Denise Nyakeru Tshisekedi.  Le 20 septembre 2020, lors de la cérémonie d’inauguration du Complexe scolaire maman Jeanne, à Mont Ngafula, construite dans le cadre de son ONG, Olive Lembe a sollicité l’indulgence de Madame Nyakeru, expliquant que son statut a déjà changé. La femme de Joseph Kabila a expliqué que son intention n’est pas d’usurper le statut de l’épouse du chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi. « Je clôture mon mot par l’indulgence que je demande à notre distinguée première dame maman Denise Nyakeru, à toutes les personnes qui n’ont pas encore oublié que le statut qui était le mien a déjà changé. Qu’elle pardonne ses enfants. Je suis sûre que c’est loin de nous l’intention de vouloir usurper son statut », a-t-elle déclaré, avant de remercier le président Félix Tshisekedi pour la gratuité de l’enseignement.