Routes de Kinshasa : si le gouvernement n’est pas de mauvaise foi, il est incompétent (Analyse)

Jusqu’à quand continuera-t-on à circuler sur des routes défoncées et congestionnées comme si le pays n’avait un gouvernement responsable? Au fur et à mesure que les jours passent, Kinshasa devient davantage comme un géant labyrinthe où dès la levée du jours piétons, motocyclistes et conducteurs cherchent chacun une issue – on se croirait dans la jungle.

La situation est plus que catastrophique dans l’arrière-pays où certaines provinces n’ont aucune route asphaltée. Un cadre de l’Union sacrée, de surcroît de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) avait failli pleurer à son arrivée à Kananga, chef-lieu du Kasaï central, son terroir.

Pour revenir à Kinshasa, si l’accord FCC-CACH était encore d’application, on aurait cru ou dit que c’est celui-ci qui empêche le gouvernement de construire ou de réhabiliter des routes. L’Union sacrée étant seule aux commandes, point n’est donc besoin de chercher le bouc émissaire ailleurs.

Réflexion faite, si ce n’est pas une question de mauvaise foi, ce que c’est de l’incompétence du gouvernement dont, malheureusement, la responsabilité retombe sur le mandat du chef de l’Etat. Jamais les routes de Kinshasa, pour la plupart construites à l’époque des présidents Mobutu et Kabila, se sont détériorées comme c’est le cas actuellement.

Qui empêche donc le gouvernement de construire ou de réhabiliter les routes de Kinshasa ? Sur la tête de qui cette responsabilité retombe-t-elle? La réponse est à chercher nulle part ailleurs qu’au sein de l’USN.

En réalité, Félix Tshisekedi n’a pas de la chance avec ses gouvernements. Depuis la nomination de Jean-Michel Sama Lukonde en février 2021 comme Premier ministre, en  remplacement du «gênant» Sylvestre Ilunga Ilunkamba, il s ‘est passé quatre ans et quelques deux mois. Malheureusement, au bout de trois ans Sama Lukonde et son équipe n’ont rien construit comme route dans la capitale.

Au contraire, son projet «Kinshasa zéro trou» n’a été qu’une vaste escroquerie. D’ailleurs, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) avait  révélé en novembre 2024 un détournement présumé de 3 millions USD alloués aux projets « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu ». Ironie du sort, Sama a été gratifié par l’USN avec le poste de speaker du Sénat, malgré tout.

La série continue

Alors qu’on espérait voir les choses changer avec l’arrivée de Judith Suminwa Tuluka à la tête du gouvernement en 2024, plus de dix mois après la situation va de mal en pis : les routes de Kinshasa connaissent toujours une dégradation sans précédent. Les conséquences sont réelles parce que certains policiers commis à la garde de la cheffe du gouvernement en ont payé le prix en roulant en contre sens de la circulation routière.

En tout cas, ce n’est pas le gouvernement d’union nationale dont les consultations politiques venaient d’être menées qui va venir construire ou réhabiliter les routes.

Au niveau provincial, outre l’insalubrité qui gangrène la capitale, toutes les routes secondaires de Kinshasa sont dans un état de délabrement très avancé et le gouverneur Daniel Bumba semble être à court d’inspiration. Bumba fait une piètre figure par rapport à ses prédécesseurs parmi lesquels André Kimbuta et Gentiny Ngobila, qui d’ailleurs n’avaient pas aussi mieux fait.

La seule rocade en construction à Kinshasa ne pourra apporter un grand changement vu que c’est toutes les routes secondaires de la capitale qui sont inexistantes. Autant dire qu’avec la mollesse, mieux le manque de volonté du gouvernement, la construction ou la réhabilitation des routes du centre de Kinshasa en particulier n’est pas pour demain. Or, il ne reste que deux ans, 2028 étant une année d’organisation des élections.

On peut s’occuper de l’un et de l’autre 

D’aucuns pourraient être tentés d’avancer  l’argument de la guerre de l’Est du pays pour justifier cette situation. Évoquer cela est un faux-fuyant parce que depuis quatre ans, des lois des finances sont votées et des lignes budgétaires réservées pour les routes.

Il est possible de défendre l’intégrité territoriale du pays et de construire ou réhabiliter les routes. Par le passé, Lambert Mende avait expliqué, lors de l’un de ses points de presse, que c’est pendant des moments des crises que certaines constructions importantes ont été faites à travers le monde.

L’ancien ministre congolais de la Communication et des Médias avait cité comme illustration le palais de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, et le palais de Palais de Buckingham, en Angleterre.

 

 

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com