Violences sexuelles au Nord-Kivu : Docteur Delilah Kiteba parle de 7366 cas de viols dont 2918 enfants

Selon la Coordination du Programme national de la santé de reproduction Division du Nord Kivu, la présence des groupes armés qui sèment l’insécurité au Nord Kivu constitue la cause principale des violences faites aux femmes et aux enfants mineurs. À la base des viols enregistrés, il y a principalement les miliciens, et certains éléments indisciplinés des forces loyalistes.

La Coordination du Programme national de santé de reproduction Division provinciale du Nord Kivu recense dans cette province 7366 victimes des violences sexuelles dont 2918 enfants identifiés. La structure rapporte que les victimes restent souvent sans réparation parce que l’accès à la justice pour toutes les personnes est souvent difficile dans les zones à forte incidence des violences. D’où, elles sont condamnées à regarder impuissamment leurs bourreaux.

Outre la justice, la prise en charge

Au-delà de l’aspect judiciaire, un autre problème demeure : la prise en charge médicale et psychosociale. À ce jour, on compte 3075 cas de viol pris en charge dont 1551 enfants et administrés des PEP kits, et 30 fistules ont été réparées dont 1 enfant. Sur le plan psychosocial, 3001 ont été pris en charge dont 1073 enfants. Du point de vue judiciaire, la coordination du programme national se bat pour que soit sanctionnés les auteurs des violences. D’après le docteur Dalila Kiteba, point focal adjoint des violences sexuelles dans la Coordination du Programme national de Santé de la reproduction à la Division provinciale du Nord Kivu, concernant l’accompagnement en justice des victimes, 2099 personnes ont été accompagnées et au total 147 jugements déjà obtenus et 462 médiations organisées. Seulement, les victimes souffrent d’un grand mal. Selon le docteur Kiteba, après être connues, comme la société à tendance à repousser les victimes, celles-ci connaissent un problème de réinsertion socioéconomique et scolaire, mais le programme arrive quand même à remettre dans la vie active et scolaire quelques victimes. « Il y a eu au moins 1387 survivants réinsérés dont 211 qui ont repris le chemin de l’école », a-t-elle précisé.

Les violences sexuelles sont davantage commises dans les zones et territoires de Walikale, Masisi, Beni et Lubero où la présence des groupes armes est signalée.

Trésor KALAFAYI

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