Elections : Théodore Ngoy solidaire à Bemba, Katumbi, Muzito et Gizenga

Lors de son point de presse du 21 septembre, dans la commune de la Gombe, Théodore Ngoy, candidat à la présidentielle du 23 septembre 2018, s’est montré très préoccupé par la mise hors course à la magistrature suprême de Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Moïse Katumbi et Antoine Gizenga. Il a plusieurs fois indiqué, dans son speech, que cela était injuste, à l’instar de ce qui lui était arrivé en 2006. Toutefois, l’Homme de Dieu appelle Jean-Pierre Bemba qu’il avait soutenu en 2006, de lui apporter son appui, lançant par ricochet le même appel aux autres candidats invalidés par la CENI et par la Cour constitutionnelle. Ci-dessous l’allocution du Candidat président de la République Théodore Ngoy, prononcée lors de son point de presse.

POINT DE PRESSE DU 21 SEPTEMBRE 2018, DU PASTEUR THEODORE NGOY ILUNGA WA NSENGA, CANDIDAT PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Mesdames et Messieurs les Journalistes

Le 19 septembre 2018, la RDC a connu un des moments intenses du processus électoral, en cours : la liste définitive des Candidats Présidents de la République a été rendue publique.

Par la grâce de Dieu, mon père, en Jésus-Christ, le Seigneur, je suis officiellement et définitivement Candidat Président de la République démocratique du Congo. Que l’Éternel se réjouisse de son œuvre.

Toutefois, certains candidats ont été injustement écartés du processus. C’est le cas de Monsieur Jean-Pierre Bemba. Il a été écarté parce qu’il aurait été condamné pour subornation de témoin, au moyen de la corruption.

Mais en réalité, en droit congolais, corruption n’est pas égale à subornation de témoin, comme je l’ai écrit dans ma lettre, adressée, à ce sujet, à la Cour constitutionnelle, avant l’examen du recours de Monsieur Bemba. La corruption d’un témoin ne constitue pas l’infraction de corruption ; être « témoin », devant une juridiction, ne constitue pas l’exercice d’une fonction, au regard des dispositions de l’article 147 bis, litera 2, in fine, de la Loi n°05/006 du 29 mars 2005 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant Code Pénal Congolais. Ainsi la corruption d’un témoin est une infraction de subornation de témoin et non l’infraction de corruption. Et, « condamnation définitive » n’est pas « condamnation irrévocable ».

Ainsi, à tous égards, c’est en violation du droit que le candidat Bemba a été écarté du processus.

J’ose croire, cependant, qu’il n’hésitera pas à appeler les Congolais à soutenir l’homme de conviction, l’homme honnête et intègre que je suis. Pour avoir refusé toutes les fonctions me proposées par le Président de la République sortant, et pour avoir annoncé ma candidature à l’élection présidentielle de 2006, la main sur la Bible, j’ai été enlevé et détenu arbitrairement. Et, dans la suite, je suis devenu un exilé dans mon propre pays, au sein de l’Ambassade de l’Afrique du Sud en RDC. Puis, je suis devenu candidat député provincial et candidat Gouverneur du Katanga.

Dans cette perspective, BEMBA et moi, avons signé un accord politique pour gagner l’élection présidentielle de 2006. Je suis devenu l’homme à abattre. Ma propriété a été incendiée, délibérément. Des armes ont été pointées sur mon front, en présence des journalistes, au motif que j’étais insensé, disais le militaire qui me menaçait : « Comment, en effet, toi un mulubakat, tu peux signer un accord politique avec BEMBE, de l’Equateur, hurlait-il ». Des journalistes envoyés par la journaliste Francine MUKOKO étaient présents, terrorisés. Leur matériel fut arraché et confisqué.

Je suis convaincu que le Président BEMBA que j’ai soutenu en 2006, me soutiendra en 2018, lui et tous les Congolais qui croient en lui et en moi.

Lors de la campagne de 2006, j’ai été empêché de m’exprimer, par les hommes de KYUNGU WAKUMWANZA et de MOÏSE KATUMBI. Ils ont entouré l’hôtel Parc, menaçant de l’incendier, si je ne me livrais pas à eux. La Police les assistait, sans en inquiéter un seul. Mon matériel de  campagne fut incendié. Des hommes furent gravement blessés et hospitalisés. Par la grâce de Dieu, je fus exfiltré par la MONUC. Ce ne fut pas juste. Moïse KATUMBI vient d’être empêché de déposer sa candidature. Ce qui lui arrive n’est pas juste. Ce n’était pas juste en 2006, contre Théodore NGOY. Ce n’est pas juste en 2018, contre Moïse. Tout comme c’est injuste d’avoir écarté Monsieur Adolphe MUZITO du processus et même le Patriarche Antoine GIZENGA. Des uns et des autres ainsi que des hommes et des femmes qui les suivent, j’attends le soutien à ma candidature.

Il est heureux que la Cour constitutionnelle ait refusé de suivre la CENI, qui faisait de Monsieur Samy BADIBANGA, ancien Premier Ministre, et de Madame Marie José IFOKU, la seule femme candidate, des apatrides.

Ce comportement de la CENI, qui évolue souvent en marge de la Loi, met en péril le processus.

La CENI, en effet, vient de publier la liste définitive des candidats, exactement le 19 septembre 2018, comme le prévoit sa Décision du 05 novembre 2017 portant publication du Calendrier des élections.

Curieusement, alors que le même calendrier prévoit, en 77 jours, soit du 20 septembre 2018 au 5 décembre 2018, les préparatifs techniques de l’impression des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fiches des résultats, leur impression effective et leur déploiement vers les sites de formation, on nous parle des machines à voter. Vous ne lirez nulle part, dans le calendrier électoral, le déploiement des machines à voter. Alors nous disons : « Monsieur le Président de la CENI, Corneille NANGAA, écartez cette machine à voter : elle empoisonne le processus. Ni la loi, ni la Constitution, ni même votre calendrier n’a prévu cette machine. Ecartez-la du processus. Exécutez les tâches prévues  par votre calendrier, pour cette période : l’impression des bulletins de vote et leur déploiement et non la machine à voter. Vous rétablirez la confiance de tous dans le processus ».

C’est ici le lieu de rappeler les propos tenus par Monsieur Corneille NANGAA lors du dépôt de ma candidature, dans son bureau : « Si les candidats Présidents l’exigent, nous renoncerons à la machine à voter ». Je suis candidat Président de la République, je vous demande d’écarter cette machine, MAINTENANT. Mais nous serons toujours dans le délai prévu par votre calendrier pour l’impression des bulletins et leur déploiement pour la tenue effective des élections à la date du 23 décembre 2018.

Ce processus est également mis en péril par le fait que des moyens d’Etat, des policiers, des militaires et leurs véhicules, certains avec Gyrophare, sont mis au service d’un candidat, par le Chef de l’Etat sortant. Ce dernier n’a-t-il pas emmené ledit candidat dans l’avion de l’Etat, pour rencontrer ceux qui seront bientôt ses anciens collègues Chefs de l’Etat ? La RTNC, service public, n’est-il pas, depuis le 08 août 2018 au service de ce seul candidat, en campagne précoce, évidente pour tous ? Le DG de ce service s’est même cru fondé de nous dire que nous devrions solliciter sa faveur pour diffuser nos images et/ou nos sons. Ce n’est pas juste. Tous les candidats ont le même droit d’accès à ce média public. Ils ont droit en tant qu’acteurs politiques à l’équitable répartition du temps d’antenne. Tous les candidats Présidents de la République doivent bénéficier de la même protection et de la même considération de l’Etat. Les gouverneurs de province doivent cesser d’utiliser leur position et les moyens de l’Etat pour faire la propagande du candidat président de la République sortant.

Je dis à ce dernier, de laisser le libre jeu démocratique prendre place au Congo afin qu’en toute liberté, justice et dignité, les Congolais se choisissent le successeur, qui ne s’enrichira pas, lui, sa famille biologique et politique, au détriment du peuple et du pays.

J’appelle Son Excellence Monsieur le Président de la République sortant à entrer véritablement dans l’histoire en s’assurant que des éléments de l’Etat de droit s’installent, déjà, même au crépuscule de son pouvoir. Que chaque Congolais soit rétabli dans ses droits, y compris nous-même. Nous avons le droit de reprendre notre siège à l’Assemblée provinciale du Katanga, avec effet, à la date depuis laquelle nous sommes empêchés de siéger, au nom du Chef de l’Etat sortant. Nous avons le droit au dédommagement à la suite de l’incendie volontaire de notre propriété, par des hommes en armes. Nous avons le droit de dispenser les cours dans un service public qu’est l’Université de Kinshasa, depuis que nous y avons été proclamé Docteur en droit, avec la plus grande distinction. Là aussi, nous sommes empêché, à ce jour, au nom du Chef de l’Etat sortant, d’y rendre notre service citoyen. Tout comme nous sommes empêché de reprendre nos droits au sein de la Banque Centrale, depuis le 08 février 2000, date de notre mise en démission d’office, par une décision injuste de l’ancien Gouverneur MASANGU.

Ce n’est pas démocratique.

Que le Président de la République sortant décrispe le climat politique en faisant libérer, même par une mesure de grâce, des hommes jugés et/ou condamnés en violation de leurs droits.

Libérez donc Franck DIONGO ; Libérez Jean Claude MUYAMBO ; Libérez DIOMI NDONGALA, Libérez GECOCO MULUMBA. Laissez MOÏSE KATUMBI revenir au pays. C’est important pour la suite du processus.

Et c’est parce que c’est important que votre présence, en ce lieu, Mesdames et Messieurs les journalistes, se justifie, aujourd’hui et, se justifiera, dans la suite. J’appellerai  toujours les journalistes à échanger sur l’état de la Nation, autour d’un des rafraichissements, comme aujourd’hui. En effet, « la mission du journaliste consiste à rendre intéressant ce qui est important », selon Serge HALIMI.

Ce qui est important, présentement, c’est que ce processus soit démocratique, transparent et, finalement, crédible. In fine c’est le peuple congolais qui sera consolé grâce à vous et à tous ceux qui agiront pour marquer l’histoire, positivement. Le pays se souviendra d’eux.

Et l’Eternel se réjouira de ses œuvres.

Je vous remercie.

Kinshasa, le 21 septembre 2018

Théodore NGOY ILUNGA WA NSENGA, Candidat président de la République démocratique du Congo.                                 

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