Santé : une feuille de route pour accélérer l’élaboration des directives sur les soins complets après avortement

La direction nationale du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR) a organisé, le vendredi 22 mars 2019 au cercle Elaïs  de Kinshasa, une séance de restitution et d’échange d’expériences sur les soins complets après avortement, dont les travaux se sont tenus à Tunis, en Tunisie. Une délégation d’experts congolais en santé de la reproduction y a participé.

Cette rencontre s’est fixée comme objectif de contribuer à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant au travers de l’élaboration des normes  et directives des soins  complets d’avortement centrés sur la femme (SCAF). Ceci, dans le cadre de la mise en œuvre du Protocole de Maputo dans son article 14 en République démocratique du Congo. Lors de la séance de restitution et d’échange d’expériences, la directrice  nationale du PNSR, Dr Lis Lombeya, a indiqué que la République démocratique du Congo a adhéré au Protocole de Maputo qui autorise, sous certaines conditions (viol, inceste et risque pour la santé de la mère), l’interruption de grossesse. A cet effet, la RDC doit élaborer les normes et directives par rapport au Protocole de Maputo de manière à ce qu’il n’y ait pas de déviations ni exagération dans cette application. « Il faudrait qu’il y ait des garde-fous », a-t-elle soutenu. « Pour élaborer ces normes et directives, étant donné qu’il y a des pays qui l’ont déjà fait, nous avons envoyé des experts-pays pour aller voir à Tunis et rencontrer d’autres pays qui ont déjà fait autant par rapport au Protocole de Maputo », a indiqué le Dr Lis Lombeya. La séance de restitution et d’échange d’expériences a été organisée avec l’appui du partenaire Ipas, afin de partager  avec tous les participants, l’expérience vécue à Tunis. « Cela a suscité énormément des questions qui vont être contextualisées  et intégrées dans l’élaboration des normes et directives de la République démocratique du Congo », a fait savoir la directrice nationale du PNSR. Aussi, a-t-elle dit, la RDC et la Tunisie n’ont pas de similitude, mais à Tunis, les experts ont rencontré plusieurs pays qui ont déjà élaboré les normes et directives par rapport aux soins complets après avortement. « Nous avions envoyé nos experts là-bas pour qu’ils voient comment les autres pays s’y sont pris de manière à ce que nous puissions adapter la réalité des autres à la nôtre ». « Car, a-t-elle ajouté, nous avons notre culture, nous avons notre cadre juridique et nous n’allons pas faire du copier-coller ». Dans cette feuille de route, il y a tout un processus des étapes parmi lesquelles le voyage  d’échange d’expériences en Tunisie. Egalement, les différents aspects soulevés qui devront être intégrés dans l’élaboration des normes et directives. Donc, nous n’allons pas faire du copier-coller par rapport aux autres, mais plutôt parler selon le contexte de la RDC.
Lors de cette séance de restitution, il a été relevé le déroulement des travaux de la mission à Tunis, dont une visite guidée effectuée au Centre de maternité et de néonatologie. Les experts congolais ont, l’un après l’autre, relaté l’expérience vécue à Tunis. Chacun a épinglé un point marquant (fort ou faible),
juste pour établir une comparaison sur ce qui se passe à Tunis par rapport à la réalité de la RDC. « C’était un moment appréciable », se sont-ils exclamés.

Lucie Ngusi

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