Kinshasa : sensibilisation à la prévention des cancers gynécologiques

Plus fréquents chez la femme, les cancers de sein et de col de l’utérus tuent les plus, mais ceux-ci peuvent efficacement être prévenus, si le dépistage se fait à temps. Malheureusement, les femmes vont, souvent tardivement, à la consultation. C’est ce qui explique un grand nombre de décès.

Une matinée de sensibilisation a été organisée, le lundi 8 avril 2019, sous le thème  «Comment éviter les cancers du sein et du col de l’utérus », au studio Mama Angebi de la RTNC, dans la commune de la Gombe. En effet, c’est dans le cadre de la clôture du mois de la femme que la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), en collaboration avec la fondation DAEMMI Berlinde (FoDAB), a organisé cette journée à l’attention des femmes journalistes de cet organe de presse. L’objectif de cette journée était d’acquérir des informations sur cette maladie qui tue à petit feu, afin qu’elles relayent, à leur tour, cette information à travers les médias, pour une meilleure prévention.

Le professeur Nzau Ngoma, gynéco-obstétricien, qui a, à cette occasion, exposé sur cette thématique, s’est attardé d’abord sur les généralités des cancers, avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir « Comment prévenir le cancer des seins et du col de l’utérus ». D’après ce professeur, le cancer est une multiplication  anormale des cellules à un point donné de l’organisme. Cette multiplication est anormale à cause de sa rapidité sans contrôle et sa capacité d’envahir d’autres régions du corps et de perturber ses multiples fonctions. « Il s’agit d’une maladie extrêmement grave », a souligné le prof Nzau Ngoma qui a également énuméré les principales causes du cancer du col de l’utérus. Parmi les facteurs de risque, il y a des infections dues au virus Papillome humain, la consommation des produits cancérigènes (tabac, alcool …), la prédisposition génétique, le système immunitaire défaillant, le fait d’avoir des partenaires sexuels multiples, les contraceptifs oraux (pendant une longue durée), l’environnement et la pauvreté.

À en croire le gynéco-obstétricien, lorsque le virus infecte une femme, dans 95% de cas, celle-ci l’élimine spontanément. Le virus peut résister chez au moins 5 ou 6 % de femmes et va entraîner au niveau du col des transformations appelées en médecine « dysplasie ». Ce, au bout de 3 à 5 ans. « Si nous détectons ce virus à temps, nous pouvons le traiter et  conserver le col de la femme », a expliqué le prof Nzau Ngoma. Donc, il y a beaucoup de temps pour prévenir le cancer.

Poursuivant son exposé, cet expert  a révélé que le cancer de col de l’utérus survienne le plus souvent entre 45 et 55 ans. C’est l’âge au cours duquel il y a beaucoup de risque de présenter cette maladie, simplement parce que la femme l’a déjà contracté à l’âge de 25, 26 ou 27 ans. Puis à 45 ou 55 ans, cela se manifeste. Parmi les manifestations du cancer du col, le prof Nzau a énuméré notamment les pertes liquidiennes (avec odeur nauséabonde), l’hémorragie de contact (après la toilette intime ou rapport sexuel, on saigne ; il faut voir le médecin).

Pour ce qui est du cancer du sein, plus de 80% de cancer de sein survient après 50 ans. Les facteurs de risque sont  l’histoire familiale (une sœur ou un membre de la familiale a eu ce problème de cancer), la prédisposition génétique, le surpoids, la faible activité physique. Parmi les manifestations, les pertes sanguinolentes, la masse du sein, la rétraction du sein, les ganglions sous l’aisselle.

Prévenir le cancer

La prévention se fait soit par vaccination (qui n’est pas encore courant dans notre pays). Ce vaccin permet d’éviter l’infection au virus de la petite fille (dès 9-11 ans), car n’ayant pas encore eu des rapports sexuels, soit par des contrôles réguliers du col par un personnel soignant formé pour cela, pour celles qui sont sexuellement actives.

Ces contrôles permettent de détecter les modifications causées par le virus et de les traiter avant l’éclosion du cancer. Il est important de détecter ces modifications du col avant le cancer car si le cancer est déclaré, le traitement est souvent coûteux, mais décevant. Le prof Nzau Ngoma a appelé au dépistage, tous les 3 ans,  afin de prévenir les cancers.

 

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