Kinshasa : ces sauts-de-mouton budgétivores et encombrants

Démarrés comme sur les chapeaux de roues, les travaux de construction des sauts-de-mouton dans la capitale congolaise sont presqu’à leur point initial. Ce projet soumis à l’appréciation de la présidence de la République pour être retenus dans le cadre des 100 jours du Chef de l’Etat, lancés le 2 mars 2019, ont tout simplement étaient mal planifiés. Alors que les travaux sont encore loin de commencer, on s’est empressé d’ériger des clôtures encombrantes çà et là sur la voie publique. Du coup, la circulation routière est devenue très perturbée. Dans une ville où la population vit au jour le jour, c’est tout le monde qui parle des embouteillages. Vers la Tshangu, à l’Est de Kinshasa, la population ne sait plus à quel saint se vouer avec la réduction de la chausse de 8 à 4 voies. Partant de debonhomme (Matete) en passant par Pascal…il faut s’armer de la patience qu’ont les cultivateurs du café, pour arriver à sa destination. Du côté centre-ville, les différents endroits où on a clôturé des espaces sur la chaussée sont les intersections des avenues de la Libération et Sergent Moke (ASSANEF), du boulevard du 30 juin et libération (rond-point Mandela),…

Il est prévu que les travaux durent trois mois. Cependant, les Kinois craignent que la perturbation de la circulation routière qui les fait souffrir dure toute une éternité. Malheureusement, la construction de viaducs n’a pas encore commencé et on ne sait quand  les travaux pourront commencer. Au niveau du rond-point Mandela, par exemple, ceux qui travaillent ont découvert qu’il faille beaucoup creuser, environ 28 mètres, pour parvenir à ce qu’il faut. Entretemps, Thomas Luhaka, ministre des Infrastructures, Travaux publics et reconstruction (ITPR) indique que les matériels sont commandés en Afrique du Sud et en France. Généralement, les travaux de construction ou de réhabilitation des ouvrages mettent beaucoup de temps et dépassent largement la durée impartie. Un auditeur de Top Congo craint que ces travaux durent toute une année. Pour rappel, les travaux de réhabilitation de l’avenue By pass avait duré très longtemps, plus que prévu.

Un projet budgétivore

Si ces travaux évalués par site à 1,2 million de dollars n’ont pas encore commencé, cependant, les travailleurs  mobilisés sont régulièrement payés. Nombreux se rendent sur les lieux et s’y assoient jusqu’au soir et perçoivent, d’après une source contactée par www.voxpopuli.cd, 250 dollars. Les entreprises qui construisent lesdits sauts-de-mouton sont entre autres l’Office des voiries et drainage (OVD), l’Office des routes (OR)… Ces entreprises avaient signé des contrats le 19 avril au ministère des ITPR. Les 400 millions de dollars prévus pour les travaux, dont 306 millions déjà mobilisés, viennent de différentes sources : plus de 200 millions du trésor public, plus de 70 millions du Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et plus d’une vingtaine des millions du Fonds national d’entretien routier (FONER). Plusieurs agents sont associés aux travaux, parmi lesquels ceux de la Commission nationale de prévention routière (CNPR).

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