Edito : On a détourné et on détournera encore!

On a beau crié au détournement dans le projet chinois infrastructures contre minerais, on s’est réjoui du rééquilibrage des pourcentages dans la gestion de la centrale hydroélectrique de Busanga, construite au Lualaba par la Sicomines. Pourtant, on est encore aveugle ou myope pour détecter la magouille dans les projets que l’on met en place. Or, c’est dans la quasi-totalité des projets de développement qu’il y a détournement des fonds – une bien triste réalité congolaise.

Projet rime avec détournement

On pensait qu’avec le projet de cent jours on ne detournerait pas de si tôt. On s’est évidemment trompé sur toute la ligne, car la corruption est non seulement devenue endémique, elle est profondément enracinée dans les institutions du pays.

En réalité, il y aurait un réseau constitué des gens qui élaborent des projets, des influents conseillers à un haut niveau… Loin d’être une petite bande d’amateurs, ces gens qui interviennent notamment dans l’attribution des différents marchés publics, agissent comme dans la mafia sicilienne et le ministre des Finances y joue généralement un grand rôle.

Voilà pourquoi il faudrait surveiller particulièrement le prochain ministre des Finances du gouvernement Suminwa.

Bien souvent, lorsqu’un projet est annoncé, celui-ci comporte en son sein des germes de détournement, le manque de transparence étant déjà planifié.

C’est sur le Président de la République, qui pour la plupart de cas lance les travaux avec pompe et dans une grande solennité, que l’opprobre retombe, malheureusement.

Question : comment avec tant de structures de lutte contre la corruption les gens continuent à voler?

En réalité, la passation des marchés publics se fait sans respect des règles, et ce au grand dam de la Direction Générale du contrôle des marchés publics (DGCMP).

C’est justement ici que la Cellule nationale des renseignements financiers ( CENAREF) devrait efficacement intervenir.

Dans tous les cas, l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) dont certains se demandent l’utilité, devait ausdi jouer son rôle pour empêcher l’exécution des projets opaques.

Ce qui est sûr, les détourneurs gagnent des sommes trébuchantes et sonnantes inimaginables dans les projets et tant qu’ils auraient des alliés dans la justice, ils pourront prendre un répit, mais pas…

Or, la RD Congo est aujourd’hui un grand chantier et qui a besoin d’exécuter des projets de développement de façon tentaculaire. Tenez. Si le débat en ce moment est sur l’octroi du marché de la carte d’identité, ne nous étonnons pas prochainement de voir le marché des permis de conduire accordé à un autre réseau de la mafia.

Il appartient à l’Inspection générale des Finances et à la Cour des comptes d’ouvrir l’œil et le bon.

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