SUD-KIVU : LA POPULATION DE MULAMBA TOUJOURS A L’ATTENTE DU PROCÈS RAIA MUTOMBOKI MAHESHE

Il s’est passé des choses, pas d’importe lesquelles, dans le groupement de Mulamba, à Walungu, territoire situé à 75 Km de la ville de Bukavu, dans la province du Sud Kivu,  au cours de la période allant d’avril 2019 à mars 2021, révèle un rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH).

A l’absence à l’époque des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans cette agglomération de plus de 44 villages, les factions Raia Mutomboki (RM), se sont livrés à des tortures, tueries, viols et pillage des paisibles citoyens.  Les faits se sont déroulés précisément dans les localités de Nzibira, Kabogoza, Kashebeye, Ngando, Luntukulu, Chinda, Luhago, Karembu, Shenga, Chishembe, Bushushu, racontent les témoins.

De 2019 à ce jour, voici trois ans que la population de Mulamba attend toujours l’ouverture du procès pour que les auteurs de ces crimes internationaux, dont la plupart en circulation et bien identifiés, répondent de leurs actes.  Mais malheureusement, l’affaire n’est pas encore instruite. Elle serait toujours à la phase pré-juridictionnelle. D’après les premières enquêtes, il s’est dégagé la nécessité d’entendre d’autres victimes supplémentaires, dont une quarantaine d’enfants enrôlés de force par le groupe armé RM MAHESHE. Sur demande de l’auditorat Militaire de Garnison de Bukavu,  les membres de la TFJI, ont exprimé leur volonté d’appuyer la justice militaire pour lui permettre de mener ces enquêtes complémentaires.

D’ailleurs, une mission JIT a été programmée du 07 u 11 février dernier,  à Mulamba pour cette fin.

Sur le terrain, les choses s’accélèrent renseignent des sources contactées sur place pour qu’enfin, ce procès tant attendu ait lieu. Les massacres étaient tellement à son comble, que les larmes des victimes regroupées et mobilisées par les organisations de la société civile, notamment : ACPD et CIFDH, ne se sont jamais cessées de couler. La plaie est toujours fraîche !

Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

Plus d’une fois alors que nous sommes en avril 2019, le Bureau conjoint des Nations unies pour le droit de l’homme (BCNUDH) a reçu des allégations faisant état de l’atteinte à l’intégrité physique et morale par viols d’une dizaine de femmes à Chisende et Chinda par ces factions Raia Mutomboki. L’hôpital de Panzi au centre de Mulamba qui avait reçu et soigné ces victimes sait  de quoi a ressemblé ces atrocités, note le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme. L’infirmier titulaire du centre de santé de Luntukulu, à 30 Km de Walungu centre avait été même enlevé pour une destination inconnue jusqu’à ce jour pour avoir selon ses bourreaux, divulgué des informations auprès des FARDC.

Quelques mois après, soit en novembre 2019, le BCNUDH qui a effectué une enquête là-dessous, a documenté 126 cas des violations des droits de l’homme parmi lesquelles 65 femmes dont 1 mineure de 17 ans et 7 femmes de âgées 55-70 ans victimes de viols, 14 hommes dont 2 mineurs (6-10 ans) tués par balles et armes blanches et autres cas d’extorsions et des traitements inhumains et tortures.

Des faits restés impunis…

Après ces évènements malheureux qui ont endeuillé les Congolais de ce coin,  il a fallu attendre plus de six mois, soit en juin 2020, pour que l’auditorat militaire de garnison de Bukavu se propose de conduire des enquêtes judiciaires dans les localités concernées, afin d’entendre les victimes et établir les différentes responsabilités. Des enquêtes qui ne se feront pas convenablement parce que, la police judicaire dépêchée sur le lieu sera heurtée par à la présence des certains éléments du groupe armé Raia Mutomboki MAHESHE venus volontairement  réintégrer la vie civile. Cet acte supposé de bonne foi, va un peu perturber la mission de la police judicaire dépêchée par l’Auditorat.

Puisque les victimes ont continué à se plaindre, en mars 2021,  le BCNUDH a encore conduit une mission d’évaluation de la situation sécuritaire de ces victimes sur le terrain. Il est ressorti de cette évaluation que les victimes sont disposées pour faire leurs dépositions devant la justice. Elles réclament la justice, rien que la justice.

Article rédigé avec l’appui de RCN Justice & Démocratie.

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