Genocost 2023: les mouvements citoyens et associations de la société civile dispersés à la cérémonie, plusieurs militants interpelés à Tshikapa

Les associations et mouvements citoyens de la société civile congolaise basée à Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï, sont toujours à couteaux tirés avec la mairie de la ville de Tshikapa, à chaque fois qu’ils organisent des manifestations.

Le 02 août de chaque année, les Congolais, sur toute l’étendue du territoire national, rendent hommages aux victimes de Génocide, mais dans d’autres provinces, particulièrement au Kasaï, les autorités n’ont rien fait pour honorer cette grande journée mémorielle .

Comme d’habitude les mouvements citoyens et associations de la société civile sont les premiers à penser à leurs compatriotes. Cependant, ils ont vu leur cérémonie réprimée par la police nationale congolaise (PNC) .

Réunis au rond-point de l’unité, anciennement appelé Djendje, toutes les forces vives de la société civile congolaise étaient dispersées par les éléments de l’ordre et quelques uns d’entre eux ont été interpellés avant d’être relâchés quelques heures après.

Contacté par la rédaction, Joël Minga, l’un des membres de la lutte pour le changement (LUCHA) dit avoir participé à cette cérémonie pour faire connaître le génocide congolais .

 » Ce soir, nous avons éclairé le monde par la flamme des bougies pour faire connaître le génocide congolais longtemps tû. Le monde nous a mordus à petit feu et à notre insu. Aujourd’hui c’est notre tour de crier dessus par la flamme des bougies. Le silence va parler, la neutralité va juger, l’implication va subir. Veuvage, orphelins et déplacés sont notre legs. Nos droits sont étouffés, nos vies se négocient, notre avenir est en danger » a-t-il déclaré.

Et lui d’ajouter :  » La guerre a touché toutes les tribus.
Les tueurs sont aussi de toutes tribus.
Je me moque de ceux qui nous divisent, au prix d’argent, au prix de terre et au prix de ce que je ne connais pas. L’argent, terre et autres ne peuvent pas nous rendre nos perdus. Je suis de ceux qui pensent que l’unité du peuple est la solution qu’il faut »

Il sied de noter que, pendant que d’autres provinces ont honoré cette journée, au Kasaï, seules ces mouvements citoyens et associations ont pensé à cela. D’aucuns s’interrogent : pourquoi la mairie s’est payée le luxe de réprimée?