Campagne : Tshisekedi soumet implicitement Katumbi à un examen : citer Kagame comme agresseur de la RDC !

C’est un véritable schibboleth. Félix Tshisekedi soumet Moise Katumbi a un exercice difficile, à savoir citer Paul Kagame comme commanditaire des massacres commis à l’Est du pays par le biais du M23.

Lors du lancement de sa campagne électorale au stade des Martyrs, le dimanche 19 novembre, à Kinshasa, le candidat N°20 a ainsi taclé l’un de ses challengers, le candidat Moïse Katumbi, mais sans le citer.

« Le 20 décembre, en entrant dans l’isoloir, ayez cela dans vos têtes. Comme je vous l’avez dit, nous avons des candidats qui sont des candidats des étrangers. Les étrangers espèrent les voir prendre le pouvoir en RDC pour qu’ils nous amènent dans la perdition, en esclavage. Soyons prudents », a-t-il déclaré.

Et lui de questionner : comment reconnaitre ces candidats ?  Si vous leur demander de citer le nom de l’ennemi qui tue nos frères à l’Est du pays, a-t-il répondu, vous verrez, ils seront incapables de citer le nom dudit ennemi.

Poursuivant son discours, Félix Tshisekedi a déclaré : « Ils disent qu’ils vont finir la guerre en six mois. Dites-leur de vous expliquer ce qu’ils feront le premier mois, le deuxième mois…jusqu’à six mois. Ne suivez pas ces discours, ce sont des discours pour vous endormir ».

Poursuivre ce qui a commencé

Parlant de ce qu’il a réalisé et qu’il souhaite consolider, le candidat Tshisekedi a évoqué la gratuité de l’éducation de base, la couverture santé universelle qui a commencé par la catégorie la plus vulnérable, constituée des femmes et des bébés. Aussi a-t-il mis un accent sur le Programme de développement local des 145 territoires, visant à réduire les inégalités spatiales… « Appropriez-vous le PDL-145. Cela nous permettra de reconstruire notre pays et de résoudre nos difficultés. », a-t-il lâché.  « Nous avons construit plus de 1400 écoles et à peu près 800 à 900 centres de santé. Il reste la deuxième partie que nous allons commencer, qui va s’occuper de l’agriculture », a-t-il révélé.

Le chef de l’Etat sortant a aussi parlé de la dépréciation du franc congolais face au dollars, phénomène qu’il justifie par le fait que la RDC importe presque toutes les denrées de grande nécessité par manque de fabrication locale de produits. « Pour combattre cela, notre initiative est de commencer la production locale. Nous pouvons grâce à l’agriculture nous autosuffire et en le faisant, le franc congolais va s’apprécier. Notre politique agricole et de la transformation locale marche bien », a-t-il expliqué avant d’annoncer qu’il va procéder à l’inauguration d’une usine de fabrication de semences, le lundi 20 novembre à Boma, au Kongo central.

Revenant sur la dépréciation du franc, Félix Tshisekedi a fait savoir que la dédollarisation de l’économie nationale va bientôt se faire. « Voilà ce que nous avons fait en peu de temps et ce que nous comptons continuer à faire », a-t-il conclu avant d’appeler ses électeurs à lui renouveler leur confiance, tout en leur disant de faire attention face à ceux qui cherchent à amener le pays dans la perdition.

Au commencement était FCC-CACH

Avant d’évoquer son bilan, le président Tshisekedi a rappelé les circonstances dans lesquelles était née l’Union sacrée de la nation (USN) en octobre 2020, au moment où il avait constaté qu’ils ne faisaient que tourniquer dans le cadre de la coalition FCC-CACH.

Après avoir remercié ceux qui ont accepté de se rallier à ses côtés, notamment certains membres du FCC de Joseph Kabila, ceux qu’il félicite d’avoir choisi d’être du bon côté de l’histoire, il a rappelé que ladite histoire a commencé en 2021 avec le gouvernement des Warriors, dirigé par Jean-Michel Sama Lukonde. « En deux ans, vous avez vu ce que nous avons fait dans ce pays. « Congo etelemi (le Congo s’est mis debout). Aujourd’hui on nous regarde et on parle de nous à l’instar des autres pays », s’est-il félicité.

À l’en croire, il n’y a aucune conférence qui peut se faire aujourd’hui à travers le monde, sans qu’on ne cherche le Congo, voire lui proposer une place de choix. « En deux ans, nous avons organisé les jeux de la Francophonie, nous avons a fait que l’éducation de base devienne gratuite… », a-t-il réaffirmé.

Le Congo « coup de cœur » de Tshisekedi

Par ailleurs, le candidat Tshisekedi a eu des mots forts pour parler de l’amour de son pays : « Moi votre candidat N°20, moi le chef de l’Etat de la RDC, sachez que, jusqu’au jour où Dieu m’ôtera le souffle de vie, je ne cesserai jamais de vous aimer, je ne cesserai jamais d’aimer le Congo. Si c’est pour donner ma vie, je le ferai pour l’amour que j’ai pour vous ».

Rien ne vous arrivera, a-t-il rassuré, tant que je suis là. « Ceux qui pensaient que le Congo leur appartient, ceux qui pensaient que le Congo était à diviser, ceux qui pensaient que le Congo était à voler, qu’ils soient prêts. Nous n’allons pas leur laisser du temps. Le Congo nous appartient, le Congo est à Dieu », a-t-il renchéri en affirmant : « J’avais confié le Congo le 23 juin 2019 entre les de l’Eternel. Eux n’ont pas compris cette stratégie ».

 

 

 

 

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