AFC de Corneille Nangaa : les USA préoccupés, Kinshasa rappelle ses ambassadeurs accrédités au Kenya et auprès de l’EAC

L’affaire Corneille Nangaa est prise au sérieux à Kinshasa. Le gouvernement congolais a rappelé à Kinshasa ses ambassadeurs accrédités à Nairobi, au Kenya, et en Tanzanie, le samedi 16 décembre, pour consultation,

La RDC hausse ainsi le ton après l’annonce de la création d’un mouvement politico-militaire à partir de Nairobi par cet ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’échec de la mission de la force régionale est-africaine de traquer les groupes armés actifs dans l’est de la RDC.

Sur place dans la capitale congolaise, l’ambassadeur du Kenya en RDC a été convoqué le même samedi au ministère des Affaires étrangères pour fournir des explications au vice-Premier ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, qui assure l’intérim de son collègue des Affaires étrangères.

L’initiative antipatriotique de Corneille Nangaa a été notamment dénoncée par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, lors d’une conférence de presse tenue vendredi à Kinshasa. Patrick Muyaya l’a fait à l’occasion de la présentation de la nouvelle carte d’identité imprimée par l’Office national d’identification de la population, avec l’appui logistique d’IDEMIA, une entreprise américaine.

Les USA préoccupés

De son côté, l’ambassade des États-Unis à Kinshasa a exprimé sa profonde préoccupation.  L’Alliance du Fleuve Congo (AFC), en effet, est un groupe qui comprend Corneille Nangaa et Michel Rukunda, individus sanctionnés par les États-Unis, et le M23, sanctionné pareillement par les États-Unis.

Les menaces de l’AFC constituent un affront au peuple congolais, selon l’ambassade américaine, alors qu’il se prépare à exercer pacifiquement ses droits civils et politiques consacrés par la constitution congolaise. « Nous appelons tous les acteurs sincèrement intéressés à mettre un terme au conflit dans l’est de la RDC à se conformer aux initiatives de paix régionales menées par l’Afrique, notamment les processus de Luanda et de Nairobi. Nous réaffirmons que les États-Unis envisageront de prendre des mesures, notamment des restrictions de visa ou d’autres mesures, à l’encontre de ceux qui sapent la démocratie ou menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC et de la région environnante », précise Lucy Tamlyn, l’ambassadrice américaine en poste à Kinshasa.

Pour sa part, la cheffe de la MONUSCO se dit extrêmement préoccupée par la création de cette nouvelle plateforme politico-militaire. « J’appelle tous les acteurs politiques à opérer dans le cadre de la Constitution et à respecter les droits de l’homme et l’Etat de droit. J’exhorte l’AFC à renoncer à tout acte de violence susceptible de déstabiliser la RDC. J’appelle également le M23 à respecter les termes de la « Feuille de route de Luanda » et à désarmer sans condition », indique Bintou Keita.

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