Joseph Kabila : feinte ou retour en force dans l’arène politique ?

Le taciturne ancien président de la République démocratique du Congo a pris vraisemblablement la décision de rompre son long et énigmatique silence.

Quelques signes annonciateurs démontrent que ce n’est pas un leurre. Premièrement, d’après sa conseillère en communication, Barbara Nzimbi, le compte X (Twitter) certifié de l’ancien président sera opérationnel dans quelques jours.

Deuxièmement, cette nouvelle tombe après que Joseph Kabila ait réaménagé le staff dirigeant du Parti du peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), élevant Aubin Minaku, l’ancien secrétaire général de la Majorité présidentielle, au rang de N°2 du bureau politique de son parti, c’est-à-dire son adjoint direct.

Toutefois, Kabila a reconduit l’ensemble de l’ancien secrétariat permanent avec à sa tête, le Professeur Emmanuel Ramazani Shadary.

Plus question de faire profil bas

Joseph Kabila choisit de faire sa rentrée sur la scène politique à un moment où l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avec à sa tête Augustin Kabuya, son secrétaire général et président par intérim, ne sait se concentrer sur lui à cause de la situation de l’Est du pays.

Accusé par Félix Tshisekedi d’être derrière le M23, l’ancien président de la RDC prend la décision de découdre sa « bouche » et de pratiquer activement la polique à un moment très critique. Il sort du bois au moment où une bonne partie du pays est sous occupation rwandaise via l’AFC-M23.

Son come-back, c’est le cas de le relever, suscite moult questions : veut-il laver son image ou crever l’abcès?

Peut-être que son retour a un lien avec ce que font les prélats de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et les pasteurs de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).

Peut-être aussi que, selon son horloge, l’heure de la reprise a sonné. Le17 août 2018, à la fin du discours qu’il avait prononcé, lors du sommet des chefs d’Etat de la SADC, Joseph Kabila avait déclaré ce qui suit :  » ce n’est pas un au revoir, mais à bientôt »